Exuvie / Ce qui reste quand la peau se détache du corps

Par Zone Occupée

Ce qui reste quand la peau se détache du corps – Centre d’Expérimentation Musicale (2022)

©Samuel Snow

Sara Létourneau et Chantale Boulianne

Toutes deux artistes multidisciplinaires, Sara Létourneau et Chantale Boulianne vivent et travaillent à Saguenay. Sara œuvre en arts visuels, en musique, en art performance, en vidéo et au théâtre. Depuis 2006 elle a présenté son travail au Canada, aux États-Unis, en Europe et en Asie, dans plus d’une centaine de productions différentes. Passionnée du geste et du mouvement, Chantale expose la mise à l’épreuve du corps depuis 25 ans. Après des études musicales, elle bifurque vers les arts visuels, le design et la scénographie. Ayant d’abord collaboré toutes deux sur la performance Le poids du souffle (2019, CEM, Langage Plus) avec Caroline Tremblay et Mya Lalancette, elles poursuivent ensuite leur collaboration en duo avec la performance Exuvie (2020-2021), puis avec le spectacle interdisciplinaire Ce qui reste quand la peau se détache du corps (2022-2023). Elles ont réalisé plusieurs résidences de création en duo depuis 2020 (Centre d’art actuel Bang, Centre de production en art actuel Touttout, CEM, Centre d’exposition L’inouï, Île du repos) et elles ont présenté leur travail au public à Chicoutimi (CEM, Touttout, Festival des Musiques de Création), à Québec (Le Lieu, E27 Nouvelles Musiques), à Alma (Langage Plus), à Sherbrooke (Sporobole) et à Halifax (Festival Open Waters). Leur recherche est soutenue par le Conseil des arts du Canada et le Conseil des arts et des lettres du Québec. 

 

EXUVIE / CE QUI RESTE QUAND LA PEAU SE DÉTACHE DU CORPS

 

Par Sara Létourneau et Chantale Boulianne

 

Les artistes Sara Létourneau et Chantale Boulianne développent depuis plus de trois ans une recherche scénique sur les points de résonance entre corps, matières et sons. Elles conçoivent et fabriquent des structures sonores et des instruments géants qu’elles manipulent et transforment sur scène : le soufflet géant, la tôle vivante, la basse contrepoids, l’escabeau-boite à clous, l’immense rond-koto… Dans une série de tableaux sonores et physiques à la croisée de la performance, de l’art sonore et de l’installation, elles parlent de leur corps, de métamorphoses et de potentielles catastrophes.

 

 

Exuvie – Centre de production en art actuel Touttout (2021)

©Patrick Simard

 

Les nombreux éléments sculpturaux qui composent la scénographie sont conçus et construits par les deux artistes et permettent une variété d’agencements et d’assemblages. Sara et Chantale les manipulent constamment, créant une série de scènes qui se déploient et se replient dans un enchaînement constant, où la transition demeure toujours active, fluide et poétique. La construction en elle-même devient tableau vivant. Au fil des constructions et des installations surgissent des instruments de musique grand format et de grandes structures mobiles offrant un vaste éventail de possibilités symboliques, plastiques et sonores. Les artistes façonnent les sons et les musiques jouées par ces instruments inventés et les amplifient et les traitent avec divers effets numériques. Les sons sont parfois spatialisés sur un système multiphonique immersif à huit haut-parleurs disposés autour du public. La spatialisation sonore et les jeux entres sons acoustiques et amplifiés transforment constamment l’espace sonore et modifient l’écoute des spectateurs.

Ce qui reste quand la peau se détache du corps – Centre d’Expérimentation Musicale (2022)

©Samuel Snow

Les textes poétiques récités portent le sens du spectacle et parlent de tempêtes, de blessures, de transformations, de reconstructions, de petites et de grandes peurs, de cicatrices, de catastrophes, de vie et de mort. Ils évoquent notre rapport au monde et au collectif, l’impuissance face à un monde inactif face aux futures catastrophes amenées par les changements climatiques et la perte de biodiversité. Le drame personnel devient collectif et universel. La parole poétique se transforme également en matière sonore et musicale, traitée et spatialisée sur les huit haut-parleurs. En résulte un spectacle interdisciplinaire immersif, surprenant et inventif. Une réflexion sur la transformation, sur la nécessité d’un renouvellement, lorsqu’il devient essentiel de modifier notre rapport au monde pour éviter la catastrophe, tant individuellement que collectivement. Comment faire peau neuve, trouver la beauté et la poésie dans la nécessité du changement? Abandonner les exuvies et construire avec ce qui reste?

 

 

Ce qui reste quand la peau se détache du corps – Centre d’Expérimentation Musicale (2022) – ©Samuel Snow

©Samuel Snow

Résidence de création – Centre d’Expérimentation Musicale (2022)

©Constantin Monfillette

Résidence de création – Centre d’Expérimentation Musicale (2022)

©Constantin Monfillette

Résidence de création – Centre d’Expérimentation Musicale (2022)

©Constantin Monfillette

Résidence de création – Centre d’Expérimentation Musicale (2022)

©Constantin Monfillette
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