L’art de sonia boudreau

Par Zone Occupée

Sonia Boudreau

Originaire de la Côte-Nord, Sonia Boudreau est une artiste multidisciplinaire professionnelle établie au Saguenay depuis 2001. Elle est diplômée de l’UQAC, baccalauréat interdisciplinaire et maîtrise en art (2006). Boursière du CALQ à plusieurs reprises, sa pratique actuelle porte un discours environnemental à travers la vidéo d’art, le dessin, l’installation, la photo et le livre. Dans les 15 dernières années, en plus d’avoir édité trois livres d’artiste, elle a présenté son travail dans différents centres et événements un peu partout au Québec (CNE, Espace Virtuel, Le Lobe, Langage Plus, Bang, Caravansérail, Vaste et Vague, Panache, MDC Côte-des-Neiges et MDC Montréal-Nord, Foire de St-Lambert, Festival Regard) et en France (résidence au Centre européen d’action artistique contemporaine, 2012). L’artiste fait partie du collectif Cédule 40 (Festival international de Métis, Biennale Orange, plusieurs œuvres de 1 %). Forte de cette expérience, elle est également professeure en arts visuels au Cégep de Chicoutimi et est très impliquée dans le milieu artistique du Saguenay–Lac-St-Jean.

Photo : © Steeve Allaire

Mon travail est multidisciplinaire. Je refuse de me fixer dans une seule discipline. Chaque projet prend sa source dans la pensée, dans un dessein singulier et il doit avoir son canal. Que ce soit en photographie, en vidéo, en poésie, en installation ou en dessin, le médium s’impose de lui-même selon l’intention.

Je m’alimente de quiproquos et de dérives… Un quiproquo est un malentendu où l’on prend un être vivant ou un objet pour un autre alors que la dérive évoque la déviation par rapport au cours normal des choses. Ces deux termes rendent compte de l’ambigüité des sentiments humains et de leur violence. Avec des métaphores explorant des altérations d’échelles, je cherche à créer des images associées à la notion de duplicité selon laquelle l’humain assiste à ses propres désastres comme un spectateur. J’aime jouer de cette ambiguïté entre la réalité, le possible et l’imaginaire. Ainsi, de nouveaux aspects considérables deviennent des mondes possibles et envisageables pour la suite des choses.

On dit de moi que l’eau salée coule dans mes veines. L’ensemble de ma pratique artistique est soutenu par une passion pour la plongée sous-marine. Avec ma caméra, j’explore les profondeurs à la recherche de séquences surprenantes susceptibles de créer des ponts entre la vie marine et la vie humaine. Je m’intéresse aux répercussions de notre présence et de nos actions sur ces formes de vies extra-terrestres, inaccessibles, inconnues et fascinantes qui existent depuis 3,5 milliards d’années, ancêtres de toutes les formes de vies terrestres.

J’aimais faire ça : regarder. Regarder, ce luxe inouï. Contempler : considérer par la pensée. C’est donc par le fleuve que j’ai pris la mesure du territoire sur lequel nous marchons. Et à force d’être regardé par moi, le fleuve est devenu une part de ce que je suis. J’en ai l’intime conviction : nous devenons ce que nous admirons. Nous le prenons avec nous, en nous. Je suis le fleuve Saint-Laurent. Le fleuve m’a faite : il me fait encore. Le fleuve, le théâtre, les miens, quelques autres paysages, deux ou trois grands chagrins.

Véronique Côté, La vie habitable, poésie en tant que combustible et désobéissances nécessaires, Atelier 10, 2014.

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