Nayla Naoufal est autrice, traductrice, chercheure indépendante et administrative artistique. Née à Beyrouth, elle vit et travaille entre Tiohtià:ke/Mooniyaang/Montréal, en territoire autochtone non cédé dont la nation Kanien’kehá: ka est la gardienne des terres et des eaux, et Ottawa, sur le territoire non cédé de la Nation algonquine anishinaabe. Nayla s’intéresse à la création de pratiques de soins situées, de pratiques décoloniales et de modes alternatifs de co-habiter le monde. Titulaire d’un doctorat en sciences de l’environnement obtenu à l’UQAM en 2012, elle collabore notamment avec des artistes autochtones au Canada, en Norvège et dans le monde, ainsi qu’avec des artistes et des collectifs travaillant avec des concepts-pratiques environnementales. Elle a écrit des textes et des essais pour des publications et des journaux comme esse revue d’art contemporain, Mouvement (en France), Le Devoir, Revue de théâtre Jeu, Black Box Teater Publication (en Norvège), la Gazette des femmes, etc.
(1) S’inspirant d’une matière première commune, Gift of Stone et Arctic Summer constituent les deux facettes d’un processus de création unique. Les deux pièces devaient être présentées comme un ensemble en 2020, mais Arctic Summer a été reportée à l’année suivante suite à l’interruption du festival OITF entrainée par la pandémie.
(2) Le « colonialisme vert » est un terme employé par Aili Keskitalo, la présidente du Parlement sámi en Norvège, pour parler de l’imposition par les États-nations de projets de développement et d’« énergie verte » qui menacent les pratiques, les moyens de subsistance et les cultures sámi.e.s soi-disant dans le but de préserver l’environnement et/ou le climat. Ces projets constituent une manifestation du racisme environnemental, qui consiste à contraindre les communautés locales à accepter l’exploitation de leurs territoires sans obtenir leur consentement libre, préalable et éclairé. Résultant souvent des activités des entreprises nationales ou internationales avec le soutien des autorités publiques, le racisme environnemental repose sur la négation des droits fondamentaux des peuples autochtones, notamment le droit à la terre, à l’eau et à la gouvernance ainsi qu’à un environnement sain.
(3) The Sámi People Traditions in Transitions, Veli-Pekka Lehtola, University of Alaska Press, 2004.
(4) Lávlumin njuvččaiguin — hupmamin geđggiiguin, ruovttoluotta Goase Dušše – skerrui/Singing along to Whooper swans — talking with rocks, Goase Dušše revisited, Elin Már Øyen Vister, 2018.
(5) Veli-Pekka Lehtola
(6) Ibid.
(7) “Sámi Art between the Local and the Global”, Irene Snarby, in Sakahàn, Greg A. Hill, Candice Hopkins and Christine Lalonde, National Gallery of Canada, 2013.
(8) Patrice Loubier parle même, plutôt que d’un retour, d’un « pas de recul ». Ibid, p. 23.
(9) Veli-Pekka Lehtola.
(10) Irène Snarby.
(11) Ibid., p. 45, italique dans l’original.
(12) Sjøsamer, Harald Gaski et Mikkel Berg-Nordlie, Store Norske Leksikon, 15 novembre 2020, https://snl.no/sj%C3%B8samer.
(13) Irène Snarby.
(14) Ibid.
(15) Let the River Flow The Sovereign Will and the Making of a New Worldliness, Office for Contemporary Art Norway. Également disponible en norvégien et en same du Nord. https://www.oca.no/publications/project-booklets/let-the-river-flow-the-sovereign-will-and-the-making-of-a-new-worldliness-english/
(16) Veli-Pekka Lehtola.
(17) Ibid.
(18) Ibid.
(19) Office for Contemporary Art Norway.
(20) Veli-Pekka Lehtola.
(21) Sjøsamer, Harald Gaski et Mikkel Berg-Nordlie, Store Norske Leksikon, 15 novembre 2020, https://snl.no/sj%C3%B8samer
(22) Elin Már Øyen Vister.
(23) Harald Gaski et Mikkel Berg-Nordlie.
(24) Veli-Pekka Lehtola.
(25) Ibid.
(26) Les noms des lieux dans ce texte sont écrits en norvégien et en same du Nord.
(27) About a Stone: Some Notes on Geologic Conviviality, Hugo Reinert, Environmental Humanities, 8, 1, p. 95–117, 2016, p. 110.
(28) Elin Már Øyen Vister, p. 38.
(29) Ou le mot ̸ verbe correspondant dans chaque langue same.
(30) Hugo Reinert.
(31) ” Diedut Horizontal and Vertical Perception of Saami Landscapes “, Audhild Schanche, in Michael Jones et Audhild Schanche (eds.), Landscape, Law and Customary Rights: Report from a Symposium in Guovdageaidnu-Kautokeino, 26-28 March 2003 (Guovdageaidnu-Kautokeino: Sámi Instituhtta, 2004), 1-10.
(32) Entretien avec Skår Lisa réalisé à Oslo le 18 juin 2019.
(33) Ibid.
(34) Nayla Naoufal, « Le paysage comme pédagogie : Danser Sápmi – Landscape as Pedagogy: Dancing Sápmi », Esse Arts + Opinions, 98, 60-67, 2019.
(35) Vanessa Watts, “Indigenous Place-Thought and Agency amongst Humans and Non Humans (First Woman and Sky Woman go on a European World Tour!)”, Decolonization: Indigeneity, Education & Society, 2, 20-34, 2013, p. 21.
(36) Toutes les traductions de l’anglais ou du norvégien au français sont de l’autrice.
(37) Ibid., p. 23.
(38) D’après un entretien avec Ramona Salo Myrseth réalisé à Kilpisjärvi le 9 octobre 2019.
(39) “Fugitive Indigeneity: Reclaiming the Terrain of Decolonial Struggle through Indigenous Art”, Jarrett Martineau et Eric Ritskes, Decolonization: Indigeneity, Education & Society, 3, 1, p. I-XII, 2014. p. V.
(40) Poétique de la Relation Poétique III, Édouard Glissant, Gallimard, 1990.
(41) Martineau et Ritskes.
(42) Ibid, p. V.
(43) Ibid.
(44) Ibid, p. VI.
(45) Ibid.
(46) As We Have Always Done: Indigenous Freedom through Radical Resistance, Leanne Betasamosake Simpson, University of Minnesota Press, Indigenous Americas, 2017.
(47) ” Indigenous Aesthetics: Add Context to Context”, Harald Gaski, in Sámi Art and Aesthetics Contemporary Perspectives, S. Aamold, U. A. Jørgensen et E. Haugdal, 2017, p. 189.
(48) Entretien avec Skår Lisa enregistré à Oslo le 18 juin 2019.
(49) Braiding Sweetgrass: Indigenous Wisdom, Scientific Knowledge, and the Teachings of Plants, Robin Wall Kimmerer, Milkweed, 2013, p. 25.
(50) Selon la chercheure maorie Linda Tuhiwai Smith, researching back est essentiel pour décoloniser les façons de savoir et de faire. See Decolonizing Methodologies: Research and Indigenous Peoples, Linda Tuhiwai Smith, Zed Books Ltd, 2013.
(51) Pour en savoir plus sur Nils-Aslak Valkeapää et Stiftelsen Lásságammi : https://www.lassagammi.no/nils-aslak-valkeapaa-the-humble-sami-world-artist.5765811-315484.html