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Deux courants de pensée se tutoient actuellement en ce qui concerne le devenir humain : la transhumanité et la posthumanité. Le posthumanisme que propose Jean-Paul Basquiat est une vision matérialiste de l’évolution « anthropomorphique » : les techniques transforment l’homme tout autant, et sans doute plus encore, que ce dernier ne les transforme. L’homme et la technique co-évoluent, selon la logique purement darwinienne du hasard et de la sélection. Ce que Jean-Paul Baquiast appelle, selon le titre de l’un de ses ouvrages, le « paradoxe du sapiens ». Un sapiens que l’évolution anthropomorphique pourra, dans les décennies proches, transformer en « posthumain ». Un être augmenté en phase avec les robots dotés de conscience, engendrés par les recherches en matière d’intelligence et de conscience artificielles. Quant au transhumanisme, il s’agit plutôt d’un mouvement culturel et intellectuel international prônant l’usage des sciences et des techniques afin d’améliorer la condition humaine, notamment par l’augmentation des capacités physiques et mentales des êtres humains. Les transhumanistes considèrent certains aspects de la condition humaine tels que le handicap, la souffrance, la maladie, le vieillissement ou la mort comme inutiles et indésirables. Ce mouvement se veut radical et ancré dans le positivisme technologique. Après avoir exploré les multiples couches de notre quotidien et l’évolution de notre rapport au matériel, est-il possible d’imaginer ce qui constitue aujourd’hui la base de l’humain de demain? Qui sommes-nous et que sommes-nous en train de devenir? Certains artistes explorent actuellement le devenir de l’humain et posent les bases d’un questionnement fondamental. Sommes-nous désormais pleinement maîtres de notre destinée?